L’Autriche fait un pas décisif vers la souveraineté numérique : le ministère de la Justice adopte Nextcloud en remplacement de Microsoft 365.
Le ministère autrichien de la Justice vient de franchir une étape majeure dans sa stratégie numérique : il abandonne en grande partie Microsoft 365 au profit de Nextcloud, une solution open source européenne. Ce choix n’est pas anodin : il incarne une volonté politique forte de reprendre le contrôle sur les données publiques, de renforcer la sécurité, et de s’affranchir des dépendances aux géants américains du cloud.
Une transition vers l’indépendance numérique
Le projet, piloté par le Bundesministerium für Justiz (BMJ), concerne environ 20 000 utilisateurs internes et s’inscrit dans une logique de souveraineté technologique. En remplaçant Outlook, OneDrive et SharePoint par Nextcloud, le ministère vise à :
- Réduire les risques liés à l’extraterritorialité du droit américain (Cloud Act)
- Garantir l’hébergement local des données sensibles
- Favoriser des solutions européennes et open source
Cette transition s’est accompagnée d’un audit de sécurité approfondi, d’une personnalisation de l’interface, et d’une intégration avec les outils existants du ministère.
Nextcloud : une alternative crédible et robuste
Nextcloud n’est pas qu’un simple outil de stockage. C’est une plateforme collaborative complète qui propose :
- Partage de fichiers, coédition de documents
- Contrôle fin des accès et des permissions
- Interopérabilité avec les standards ouverts et les annuaires LDAP
Le ministère autrichien a également mis en place un système de support et de maintenance avec des partenaires locaux, assurant ainsi la pérennité et la réactivité du service.
Un signal fort pour l’Europe
Ce choix stratégique envoie un message clair : il est possible de concilier performance, sécurité et souveraineté. L’Autriche rejoint ainsi d’autres pays européens (comme l’Allemagne ou la France avec certaines collectivités) qui expérimentent ou déploient des alternatives open source à grande échelle.
Pour les acteurs publics, ce cas d’usage est une source d’inspiration : il montre qu’un ministère peut migrer vers une solution libre sans compromettre ses exigences fonctionnelles ou réglementaires.
